OJapon
par 23 Octobre 2015
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Ce terme japonais désigne dans les années 1970-1980 des groupes de jeunes motards et d’automobilistes qui se livrent à la conduite dangereuse en faisant du bruit à outrance. Le terme se compose de « Boso » qui signifie « Course folle ou conduite imprudente » et « Zoku » qui signifie « Clan ».

Ce mouvement semble prendre racine dans les années 1950, fortement influencé par la culture américaine et notamment par le légendaire gang de motards, les « Hell Angels ».

Des bandes commencent à se former et à se réunir, partageant un intérêt certain pour la modification, le plus souvent illégale, de leurs motos, dans le seul but de faire un maximum de bruit. Dans les années 1970, le mouvement atteint son apogée pour ensuite décliner progressivement dès la fin des années 1980.

Les années 2000 voient le nombre de gang de ce genre fortement diminuer au Japon. Les groupes dépassent rarement les 50 individus. Leur occupation principal réside dans la conduite ou les activités dites à risques, zigzaguant dans la circulation ou encore roulant sans casques et à grande vitesse et brulant les feux rouges.

Parfois des échauffourées éclatent entre clans rivaux et ils ne sont pas les derniers à dégainer battes de baseball ou cocktails Molotov. Cependant, malgré leur conduite risquée, ces gangs possèdent des codes très stricts. Lors de grands déplacements de groupes, le leader appelé « Sentôsha », ouvre la marche.

C’est lui qui gère l’événement et décide du plan de route. Aucun membre n’est alors autorisé à le dépasser. Ces groupes de Bosozoku se composent de jeunes mineurs de 20 ans tout au plus (l’âge de la majorité au Japon) et sont sous surveillance constante de la police.

On peut associer le terme Bosozoku à celui de Yanki qui désigne un adolescent à la tendance bagarreuse et au code vestimentaire particulier. Le Yanki est généralement le Bosozoku lorsqu’il descend de sa moto !

Le permis japonais étant très contraignant lorsqu’il s’agit de moto et les assurances relativement couteuse, les Bosozoku préfèrent le plus souvent des motos de type 400 cm3 genre Suzuki GS400 ou bien Honda CB400, faciles à acheter neuves ou d’occasions car elles sont très populaires au Japon.

Parfois, on trouve même des Yamaha SR400 monocylindres. Les transformations touchent essentiellement la selle ou le pot d’échappement modifié pour faire « un boucan d’enfer ». Parfois, c’est un changement de guidon ou bien l’ajout d’un drapeau aux couleurs du clan ou une marque d’identification.

Le mouvement a été popularisé par des mangas tels que Shonan Junai Gumi ou bien par le célèbre GTO – Great Teacher Onizuka et bien sur par des films comme Crows Zero dans lequel apparait une bande de jeunes délinquants sur des motos.

Avec la chute du Bosozoku apparait un mouvement d’un nouveau genre, les Kyushakai. Ces groupes sont composés d’adultes ; ils gardent l’esprit du Bosokoku mais se défendent de mener des actions illégales contrairement au groupe initial.

Avec l’émergence des Kyushakai, de plus en plus de femmes rejoignent le mouvement et s’impliquent davantage dans le milieu de la moto, certaines étant d’anciennes petites amies de Bosokozu.

Mais le mouvement Bosozoku s’essouffle et il est fort à parier que d’ici une décennie, l’esprit du Bosozoku disparaitra au profit de celui du Kyushakai, cultivant davantage l’amour de la moto plutôt que l’idéologie rageuse et rebelle du mouvement d’origine.

Marino pour ojapon.com

Publier dans: Société japonaise
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