OJapon
par 18 Janvier 2018
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Technique de tir à l’arc s’exerçant à cheval, le Yabusame se pratique avec des flèches tirées sur trois cibles. La particularité de ces projectiles est qu’ils sont sans pointes, on parle alors de flèches sifflantes, ou bien ils sont munies de boules à leur extrémité.

Cette technique apparait durant l’ère Kamakura lorsque le Shogun du moment Minamoto no Yoritomo constate de grosses lacunes chez ses samouraïs en matière de tir à l’arc. Le Yabusame devient une nouvelle approche en matière d’entrainement. La technique est encore pratiquée à notre époque à Kamakura lors d’un rituel shintoïste ayant lieu dans le temple de Tsurugaoka. Le tir à l’arc a toujours fait partie du mode de combat au Japon.

Son utilisation remonte à la période Jomon. Durant l’ère Yayoi, un arc plus long et asymétrique fait son apparition. L’arc est par la suite associé au pouvoir et à l’autorité suprême. Jinmû, fondateur légendaire du Japon en avait fait son arme favorite. D’abord utilisé par les soldats à pied, l’arc est très vite adopté par les samurais pour des duels d’archer à cheval. Ces duels sont cependant plus pour l’honneur que pour blesser l’autre !

On retrouve cette technique de lutte dans beaucoup de récits du folklore japonais. Le Yabusame, dans son principe, est assez proche des joutes occidentales décrites au moyen âge. Le but est autant de divertir que de s’attirer les bénédictions des dieux sur les terres et les récoltes ! La pratique du Yabusame demande beaucoup de dextérité, de concentration et d’habileté de la part de l’archer.

Celui ci doit dévaler une piste de 255 m environ en contrôlant sa monture à la seule force des ses genoux. En effet, ses deux bras vont lui servirent pour bander son arc et tirer. Son objectif est de toucher les trois cibles prévues à cet effet. Les archers les plus expérimentés sont capables de faire exploser les cibles lors de l’impact ! A l’époque, le Yabusame est un excellent moyen d’entrainer les samouraïs de façon plus ou moins ludique et loin des champs de bataille !

Bien que comparable à un sport, le Yabusame reste considéré comme un rituel à cause de son caractère solennel et religieux. Il est pratiqué le plus part du temps lors de cérémonie ou d’événements officiels. C’était un grand honneur pour un archer d’être sélectionné pour le pratiquer ! Le choix se faisait parmi les guerriers les plus performants ; le meilleur avait alors la faveur des dieux et revêtait un vêtement de couleur blanche.

Cependant cet honneur n’était pas sans conséquences. Bon nombre de samouraïs se firent Seppuku (suicide rituel) pour n’avoir par réaliser une performance jugée satisfaisante… Deux écoles virent le jour pour former cette élite d’archers. La première est située dans la préfecture d’Ogasawara (l’école Ogasawara Ryu) et est à l’initiative d’Ogasawara Nagakiyo. Le Shogun Minamoto no Yoritomo souhaitant que ses guerriers soient les meilleurs dans le domaine ordonna à Ogasawara de créer cette école de tir à l’arc.

Véritable école de la vie, elle enseigne aux samouraïs aussi bien l’art de tendre son arc mais aussi la concentration, la discipline et la notion de zenitude afin de contrôler au mieux sa respiration et son esprit pour le tir. La seconde école est à l’initiative de l’Empereur Uda. Celui-ci demanda à Minamoto Yoshiari de créer l’école de tir à l’arc Takeda Ryu.

Avec l’arrivée du fusil, importé par les portugais sur l’archipel, l’arc devient moins attractif sur les champs de bataille. Fusil contre arc, le combat est tout simplement inégal et les archers se retrouvent battus à plat de couture… C’est sous l’ère Edo (18ème siècle) que réapparaissent les archers à cheval et cela grâce au Shogun Yoshimune Tokugawa qui réintroduit cet art. Le Yabusame se désolidarise de l’entrainement militaire pour devenir une discipline à part entière.

On le pratique comme une activité favorisant le développement personnel ! Bien que restant étroitement lié aux événements et aux pèlerinages shintoïste, le Yabusame est à présent pratiquer plusieurs fois par an pour le plus grand plaisir des japonais et des touristes très friands de ces traditions tout droit sorties de l’âge d’or des samouraïs !

Marino pour ojapon.com

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