OJapon
par 20 Octobre 2018
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Hikikomori, derrière ce terme se cache une vraie souffrance psychologique. La notion concerne généralement les hommes même si des cas féminins émergent au fur et à mesure. Il se caractérise par un isolement prolongé et une perte de contacts sociaux.

La personne en état d’Hikikomori vit en isolation complète, fuyant la foule, les gens, les rues et restant cloitré à l’intérieur de sa chambre, ne sortant que pour satisfaire des besoins ne pouvant être satisfaits à l’intérieur.

Si ce phénomène concerne les adolescents dans les années 1990, il touche désormais aussi bien la jeunesse que des personnes plus âgées. La pression tant scolaire (Ijime, système sélectif depuis la crèche), professionnelle (harcèlement, conditions de travail difficile) que sociétaire (conformité, obligation de résultats) est un élément déclencheur de l’Hikikomori. Le contexte familial peut aussi être la cause de ce comportement asocial.

En cause, la privation d’amour, dans une société où les sentiments sont relativement tabous ou à contrario les relations fusionnelles que peuvent avoir les garçons avec leur mère (konpurekkusu). La gestion du foyer japonais étant essentiellement assurée par la maman, celle-ci est particulièrement permissive avec ses enfants ; ils sont surprotégés et choyés à outrance (phénomène d’Amaé). Les enfants se comportent alors comme des rois et bénéficient d’une grande liberté individuelle.

Etre confronté par la suite à des règles sociétales trop strictes est alors vécu comme un véritable traumatisme. La pression est inacceptable et engendre une angoisse qui conduit l’Hikikomori à adopter comme système de défense, l’isolement ! Les relations humaines deviennent impossibles, l’Hikikomori passe alors le plus clair de son temps soit devant ses écrans de télévision et d’ordinateur soit au fond de son lit !

Sa vie se déroule uniquement à l’intérieur de sa chambre où il dort, mange et joue ! Et dans une société où le sentiment de honte est très présent, les parents et la famille attendent souvent beaucoup trop longtemps avant de demander l’aide de professionnels.

Après plusieurs années d’isolement, il est alors difficile à l’Hikikomori de rompre sa solitude et de réintégrer cette société qui l’opprime. Cette perspective génère alors la peur, qui elle-même produit des comportements agressifs voire violents !

Une prise en charge plus réactive semble nécessaire pour enrailler le phénomène ou tout simplement accompagner les individus et leur famille dans ce long processus de réhabilitation de l’Hikikomori.

Marino pour ojapon.com

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