OJapon
par 1 Mai 2019
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Inscrit depuis 2003 sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le Bunraku est ce que l’on peut appeler un trésor culturel. Cet art regroupe à lui seul trois métiers : le narrateur, le joueur de Shamisen et le montreur ou marionnettiste.

Le Bunraku est un théâtre japonais dont les personnages sont de grandes marionnettes manœuvrées par au moins trois marionnettistes. Ces poupées grandeur nature sont manipulées à vue, c'est-à-dire que les marionnettistes font évoluer les personnages à la vue du public. Le contrôle des poupées répond à un schéma très précis. Ii est question ici de hiérarchie. Le plus expérimenté des montreurs, le Omo Zukari, à en charge la tête et la main droite du personnage, le second ou Hidari Zukari s’occupe de la main gauche tandis que le novice ou Ashi Zukari se charge des jambes.

La coordination entre ces trois personnes est de rigueur afin de rendre les mouvements de la marionnette le plus réaliste possible. Sur scène les montreurs doivent se déplacer courbés, ce qui leur demande une grande souplesse et beaucoup d’entrainement. La formation de marionnettistes est très longue et requière une bonne condition physique pour pouvoir faire bouger ces imposantes poupées costumées.

Pendant ce temps, l’histoire est contée par le narrateur ou Tayu. Celui-ci raconte mais chante également chacun des rôles de la pièce en modulant sa voix en fonction des personnages ; grave pour les hommes, aigue pour les femmes et les enfants. Son visage doit aussi être très expressif et les mimiques sont poussées à l’extrême afin que le public puisse identifier les différents protagonistes de l’histoire.

Le Tayu est accompagné par un joueur de Shamisen qui donne le ton et les modulations à la pièce jouée. Le Tayu et le joueur de Shamisen sont d’ailleurs comme un couple et se séparent uniquement au décès de l’un des deux. Le Bunraku date du XVIIème siècle. Pourtant il prend sa source dans un art beaucoup plus ancien, le Heikyoku, une histoire contée avec l’assistance d’un joueur de Biwa (Luth). Le Heikyoku prend par la suite le nom de Joruri, suite au succès de la pièce « les douze épisodes de l’histoire de Demoiselle Joruri ».

Le siècle suivant, un instrument plus polyvalent est alors importé au Japon ; le Shamisen remplace le Biwa et devient l’instrument d’accompagnement du Joruri. Finalement, le Joruri change lui aussi de dénomination est devient le Bunraku, du nom de la salle de spectacle dans laquelle eurent lieu les représentations de Joruri en 1872, « Bunraku-Za ». On retiendra deux noms associés au Bunraku. Takemoto Gidayu, fondateur de l’école Joruri d’Osaka et Chikamatsu Monzaemon, célèbre dramaturge, qui ont laissé à l’histoire de superbes œuvres comme « Le Secret de la calligraphie de Sugawa » ou « Yoshitsune et les mille cerisiers ».

Le Bunraku est souvent comparé, à tord, au Kabuki. Il est cependant fort dommage que le Bunraku ait perdu de sa popularité au fil des siècles, malgré son inscription à l’UNESCO. En effet, le Théâtre National de Bunraku d’Osaka peine à atteindre aujourd’hui les 100 000 entrées par an.

Marino pour ojapon.com

Sources : internet

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