OJapon
par 17 Juillet 2020
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Le Koseki apparait à la fin du XIXème siècle, après la restauration Meiji. Il recense tous les citoyens japonais. Il est en quelque sorte, la mémoire d’une famille japonaise.

Il regroupe les naissances, les mariages, les divorces et les décès et même anciennement les délits (les casiers judiciaires sont de nos jours conservés à part).

Chaque foyer est tenu de déclarer chaque événement à son autorité locale faut de quoi, celui-ci ne serait pas reconnu par le gouvernement japonais. Si à l’époque le Koseki était facilement consultable par des tiers, de nouvelles réglementations, fin des années 1970, ont restreint sa consultation à la sphère judiciaire.

Le Koseki enregistre un seul nom par famille avec à sa tête un Koshu (chef de famille), obligeant les femmes bien souvent à choisir le patronyme de leur époux en se délestant de leur nom de naissance !

Bien avant le Koseki, les personnes d’une même famille ou d’une même communauté avaient leur nom regroupé sur une sorte de baguette en bois. C’est l’un des plus anciens vestiges de registre familial retrouvé en préfecture de Fukuoka au Japon.

Sous le Shogunat, quatre registres avaient foi. Le Ninbetushô qui était le registre des catégories humaines, le Shûmon aratamechô celui de l’inquisition religieuse, le Gonin gumichô ou registre des cinq foyers ainsi que le Kakochô dit registre funéraire.

Le Shumôn ninbetsuchô qui regroupe la catégorie sociale et l’appartenance religieuse fut lui créé en 1670. Renouvelable tous les six ans, il fut maintenu jusqu’à l’ère Meiji.

Cependant, certaines personnes comme les Eta n’étaient par inscris dans ces registres. Considérés comme des parias par la société japonaise de l’époque, ces personnes étaient enregistrées sur une liste à part créant ainsi des discriminations dans la population.

Le Koseki ou registre national est instauré après la restauration Meiji et fut introduit vers le XIXème siècle à la suite de la loi d’enregistrement des foyers (Koseki hô).

Le document regroupe l’ensemble des citoyens japonais (Heimin) y compris les personnes anciennement non enregistrées. Toutefois, ces mêmes personnes furent une nouvelle fois consignées sur de nouvelles catégories (Shinheimin et Notoeta), confortant ainsi la discrimination à leur égard.

Le Koseki a proprement parlé découle de la colonisation de la Corée. A ce moment là, le gouvernement japonais décide la mise en place d’un système de registre national domestique (Naichi Koseki) couplé au registre national externe (Gaichi Koseki), calqué alors sur le modèle coréen.

Le Koseki a cette particularité qu’il n’est pas individuel mais recense les individus d’une même famille, de nationalité japonaise et portant le même nom. De ce fait, il apparait qu’au Japon, certaines personnes n’ont pas d’état civil car ne faisant pas partie d’une unité familiale (mère seule, enfant sans parents, enfant naturel,…). Elles n’ont donc pas d’existence légale et ne peuvent pas être scolarisées, travailler, recevoir des soins et bien d’autres choses encore que l’appartenance à la société peut leur octroyer.

Le Koseki est très critiqué car il n’évolue pas avec les conceptions modernes du modèle familial (famille recomposée, couple du même sexe, …) et ce, malgré les nouvelles lois en matière d’état civil promulguées depuis les années 50-60 et les événements historiques (occupation américaine, …) qui l’ont quelque peu dévié du Koseki originel.

Si aujourd’hui, des mesures sont prises par les institutions japonaises pour pallier à ces manquements, il n’en reste pas moins que de nombreuses personnes sont encore en dehors du dispositif !

Marino pour ojapon.com
Source : internet

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