par 12 Décembre 2020
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Le Shibori est une technique de teinture japonaise qui se pratique en faisant des nœuds sur le tissu. On la connait aussi sous le terme de « renoué » ou encore de « tie and dye ».

Le Shibori semble avoir été utilisé depuis le VIIIème siècle, puisqu’un tissu de cette époque donné par l’Empereur Shōmu au temple de Nara (Todai-ji) a été coloré selon cette méthode.

La soie et le chanvre étaient essentiellement usités pour le Shibori et ce jusqu’au XXème siècle. Plus tard, la teinture sur coton apparait. On utilise principalement l’indigo, extrait des feuilles et des tiges de l’indigotier, arbuste de la famille des Fabacées, pour colorer le textile. La garance, plante de la famille des Rubiaceae qui donne une coloration rouge, ainsi que la betterave étaient aussi utilisées mais plus ponctuellement.

Le principe du Shibori est la création de motifs originaux lors de la teinture de l’étoffe. Pour cela, plusieurs techniques peuvent être utilisées. On peut nouer, tordre, bloquer ou encore coudre les tissus avant le bain de teinture. Ils produiront alors des motifs différents et caractéristiques du Shibori.

Bien sur, il convient d’adapter chaque méthode au tissu utilisé. Certains peuvent en effet être plus fragiles ou plus drus à teindre.

Il est néanmoins possible d’utiliser plusieurs techniques sur un même tissu, mêlant ainsi les motifs et créant un résultat plus complexe et abouti.

Créer des motifs en utilisant la technique du nouage de l’étoffe se nomme Karoko Shibori (similaire au tie and dye que l’on connait en occident). La méthode consiste à nouer le tissu avec du fil sur plusieurs endroits bien définis dans le but d’obtenir l’ornement recherché. Les différents dessins dépendent de la façon dont les nœuds seront serrés, de leurs positions sur le tissu, etc… . On peut également nouer le tissu autour de petites pierres rondes avant de le mettre en teinture, c’est le Ne-maki !

Pour des motifs plus légers, il suffit d’entourer une boucle de fil autour du tissu, sans pression. C’est la boucle qui retiendra le textile. Cette façon de procéder est Miura Shibori. C’est aussi la plus répandue.

Kumo Shibori consiste en un pliage de l’étoffe de manière régulière et fine afin de créer des lignes. Le tissu est ensuite attaché étroitement. La précision est de rigueur si on recherche ici un résultat de bonne facture. Un motif en toile d’araignée se dessinera alors sur l’étoffe !

On peut aussi enrouler le tissu autour d’un bâton afin d’obtenir un motif qui sera plissé le long de la diagonale. C’est Arashi Shibori, car les tracés induits rappellent la pluie lors d’une tempête (Arashi).

Itajime Shibori et Nui Shibori sont deux autres procédés utilisés pour la teinture de tissu. Le premier se sert de plaques en bois ou en métal qui sont enfermées dans le textile et positionnées de telle manière que la coloration ne puisse atteindre le tissu ; le second beaucoup plus long à exécuter, permet la création de motifs très sophistiqués et diversifiés. Un fil souple est passé au « point lancé » (point utilisé dans la broderie) dans la partie haute du tissu puis fermement resserré. L’aspect important dans cette technique est la tension du fil sur l’étoffe.  Le fil est noué avant que le tissu ne soit proposé à la coloration.

Ces différentes méthodes sont utilisées pour façonner les motifs uniques et complexes que l’on peut retrouver sur les tissus artisanaux japonais. D’autres techniques traditionnelles existent comme notamment le Tsutsugaki (cf article sur le sujet dans le blog ojapon.com).

 

Marino pour ojapon.com

Sources : internet

Publier dans: Art Japonais
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