par 17 Mai 2021
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Art traditionnel japonais mais également pratique Zen, le Sumi-e (peinture à l’encre) ou Suiboku-ga (image à l’eau et à l’encre) est un procédé pictural, le lavis, qui se caractérise par l’utilisation d’une seule couleur (aquarelle ou encre de Chine). Ce savoir-faire est originaire de Chine et est apporté sur l’archipel par les moines zen au VIIIème siècle. Très influencé par le Bouddhisme Zen, il s’impose durant l’époque Muromachi (1336-1573).

On reconnait facilement ce style car il utilise la méthode du lavis à l’encre noire, que l’on dégrade à volonté en y ajoutant de l’eau. Les sujets de prédilection sont généralement la nature et les paysages. Le tout s’inspire de la philosophie du Bouddhisme Zen, entre sobriété et sensibilité. Et surtout, il donne naissance à des peintures réellement vivantes.

Pour peindre ses œuvres, l’artiste modifie la dilution de l’encre pour parfaire ses dégradés, passant du noir profond à des gris très légers. Il importe de jouer sur l’épaisseur et la netteté des traits de pinceau pour donner de la profondeur et de la vie à l’esquisse. La position du pinceau, la force du bras, la vitesse de l’exécution, ici tout entre en compte ! Peindre un Sumi-e s’apparente à une séance de méditation. Il faut avant toute chose percevoir l’œuvre avant de la coucher sur la feuille. Il est important de la ressentir dans sa globalité mais aussi dans chacun de ses détails. Il faut se fondre en elle, ne faire qu’un. Ce n’est que lorsque cet état est atteint que le peintre peut alors donner vie à son travail. Aucune retouche n’est admise, le pinceau glisse sur le papier de riz en un seul passage.

On pourrait penser que l’art du Sumi-e est aisé. Il n’en est rien. Un apprentissage est nécessaire auprès d’un maître. Cette manière de peindre demande une contribution du corps en totalité et une répétition constante des gestes est de rigueur pour s’en imprégner complétement. Et si, au début de l’enseignement, les peintures sont dépourvues de spontanéité et de chaleur, c’est en s’exerçant régulièrement que le peintre fini par améliorer sa concentration, laisser parler sa sensibilité et sublimer sa technique !

Même de nos jours, le Sumi-e est encore associé au raffinement de l’ère Muromachi et au Bouddhisme Zen. On le lie intimement au Chanoyu (la voie du thé ou cérémonie du thé), au Kado ou Ikebana (la voie des fleurs), à la conception du jardin zen sec (Karesansui) et au théâtre Nô. Car plus qu’une technique de peinture, le Sumi-e est une façon de se connecter à l’essence même des choses, de la vie, de la vérité, du grand tout !

Marino pour ojapon.com

Sources : internet

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