OJapon
by on 4 March 2015
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La mer regorge de Yokai qui aiment s’en prendre aux navires de pêches et aux pêcheurs.
Ces esprits seraient ceux d’animaux marins tués ou encore des fantômes de femmes qui seraient mortes noyées.

Là où se brisent les vagues, sur le rivage, il n’est pas rare pour le promeneur d’entendre une voix l’invitant à la rejoindre.

Malheur au curieux qui s’approche car sitôt, une longue chevelure l’agrippe telle une tentacule et l’entraine au fond des eaux.

La Iso-onna pourra alors lui sucer tranquillement le sang.
Ces créatures effrayantes portent également le nom de Iso-joshi (femme des rivages), Iso-hime (princesse des rivages) ou Umi-hime (princesse des mers).
Les pêcheurs sont leur cible préférée.

De la tête à la taille, Iso-onna ressemble à une magnifique femme aux longs cheveux mais nul ne sait vraiment à quoi ressemble la partie basse de cette étrange dame des eaux. Sur certaines représentations, elle est affublée d’une queue de serpent comme une Nure-onna.

Elle est souvent un symbole de mauvaise augure dans la province de Satsuma, car lorsqu’une personne rencontre une Iso-onna, elle se voit aussitôt atteinte d’une étrange maladie à laquelle elle succombe quasi instantanément, on leur prête d’ailleurs des pouvoirs maléfiques terribles.

Dans la province du Hizen, les Iso-onna se glissent dans les bateaux lorsque ceux-ci sont amarrés et réclament aux pêcheurs des poissons. Si les matelots sont endormis, leur vie est alors en danger car ces dames les recouvrent de leur imposante chevelure avec laquelle elles leurs suceront le sang jusqu’à la mort.

Du côté de l’archipel de Goto dans la province de Hizen, certaines Iso-onna ressemblent à des Ningyo. Elles ont d’affreuses dents pointues, elles s’attaquent aux bateaux et boivent le sang des hommes.

Certains pécheurs sont plus malins et c’est pourquoi dans la presqu’ile de Shimabara dans la région de Kyushu, les marins ne s’amarrent pas mais mouillent seulement l’ancre quand ils accostent. Pour dormir, ils portent sur leurs vêtements trois brins de joncs afin de les protéger des attaques des Iso-onna.

La fête d’O-bon est le moment où elles s’activent le plus car aucun bateau ne quitte le port sur cette période. Les Nure-onna ou femmes trempées sont pareilles aux Iso-onna. On les aperçoit surtout dans la région du Hokurikudo où elles hantent les eaux près des rives, là ou poussent les saules. On les trouve aussi bien dans les étangs et les rivières qu’en pleine mer !

Elles émergent leurs corps de serpent et attrapent avec leur queue les malheureux promeneurs qui ont l’audace de s’approcher trop près du bord ; elles les noient pour ensuite leur sucer le sang.

Certaines Nure-onna se comportent comme des Ubume ; elles s’accoquinent parfois à des Ushi-oni (démon bœuf) pour s’attaquer aux bateaux. Les Ushi-oni seraient d’ailleurs selon les dires, les compagnons des Nure-onna. Ils travaillent de concert pour piéger leurs victimes en utilisant l’astuce du bébé, qui consiste pour la Nure-onna à demander à un passant de l’aide pour porter son bébé. Le pauvre se retrouve avec l’enfant dans les bras avant même d’avoir eu le temps de répondre. La Nure-onna disparait alors dans les flots et c’est alors que l’Ushi-uni sort de l’eau et attaque !

Impossible pour la pauvre victime de se débarrasser de son fardeau qui reste accroché comme une sangsue, se faisant de plus en plus lourd, empêchant ainsi la proie de se déplacer et de fuir. L’Ushi-oni n’a plus qu’à se précipiter sur l’infortuné et à l’empaler sur ses cornes pointues.

La Nure-onago (fille trempée) de la province d’Iyo (Ile Shikoku) est une copie de l’Iso-onna. Elle se montre les jours de pluie sur le rivage à l’image d’une jeune fille à la chevelure trempée. Elle ne semble pas menaçante et se contente d’apparaitre devant les gens en souriant de manière sournoise. Au miséreux qui lui rend son sourire, elle le hantera toute sa vie !

Ningyo ou poisson humain, ce terme sert aujourd’hui à désigner les sirènes telles qu’on les connait dans les contes de fée occidentaux, cependant elles existent depuis fort longtemps au Japon. Ces êtres auraient, selon le Kasshiyawa et le Wakan Sanzai Zue (recueils d’observation des us et coutumes des citoyens…), une queue de poisson à la place des jambes mais un buste, des bras et une tête humaine.

Leurs cheveux seraient de couleur rouge et longs, leur visage serait assez proche de celui du singe, avec un museau avancé et des dents très fines. Leur queue, comme celle des poissons, serait recouverte d’écailles mais à l’inverse de ceux-ci, leur corps serait agréablement odorant !

Cette sirène aurait une voix similaire à celle de l’être humain et serait capable de sentiments. Une vieille légende raconte que la chair de Ningyo pourrait rendre immortel ou du moins permettrait de vivre 3000 ans sans vieillir.

Il semblerait aussi qu’une lampe alimentée avec l’huile d’une Ningyo ne s’éteindrait pas, même balayée par des vents violents et que cette même huile enduite sur la lame d’une épée lui procurerait la capacité de trancher n’importe quel métal sans s’émousser !

« Une sirène dans ses filets, fortune assurée. » dit un ancien dicton de pêcheurs ! Les Ningyo auraient aussi le don de prédire l’avenir. C’est ce que narre l’histoire de Zan, jeune sirène des Iles Ryukyu. La demoiselle ayant était prise dans les filets d’un groupe de pêcheurs, les supplia de lui laisser la vie sauve. Les hommes compatissants acceptèrent et pour les remercier, elle les informa qu’un terrible raz-de-marée se dirigeait vers leur île.

Les pêcheurs se précipitèrent vers les terres pour prévenir la population mais personne ne voulu les croire.
Le tsunami balaya entièrement le village et seuls furent sauvés les pêcheurs et leurs familles qui s’étaient mis à l’abri dans les hauteurs de l’ile.

Ce fut le « Grand tsunami de la huitième année de l’ère Meiwa (1776). »

Marino pour ojapon

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